Pink Friday : Roman Reloaded

Connaissiez-vous Nicki Minaj avant ce disque ? Beaucoup de monde vous répondront non, et c’est normal. Du moins pas pour tout le monde. Pink Friday, n’est pas le premier essai de cette jeune artiste. Deux ans plutôt, la jeune Onika Tanya Maraj, sortait déjà Pink Friday, critiqué très positivement par les différents médias. Cette fois-ci on rajoute au nom de l’album, un petit deuxième nom et on y va. S’associant à toutes les plus grandes stars de la musique hip-hop ou électro comme Lil’ Wayne, Drake, Chris Brown ou encore David Guetta à la production, que faut-il attendre du deuxième essai de la jeune femme originaire de Trinidad et Tobago ?

Vous l’avez deviné : un très gros album à tube. Dix-neuf chansons, pour plus d’une heure non stop de sons. Vous êtes prêt ? Vous avez intérêt pour ne pas être tout de suite décroché. Débutons tout de suite le tour d’horizon de ce deuxième CD de la jeune artiste. Premier constat, nous avons devant nous, non pas un gros manque de personnalité, tout de même, mais un manque certain de style bien défini. Nicki Minaj ne sait plus où donner de la tête entre les différentes sirènes qu’elle peut entendre autour d’elle. Tirailler entre électro et rap/hip-hop, Onika nous livre un peu des deux mixés. Mauvais choix. On a très vite assimilé mélange de ces styles comme commercial. Un exemple ? Starships est parfait pour cela. Premier single de l’album cette chanson avait tout pour elle : rythme parfaitement dansant, une sorte de riff de guitare plutôt intéressant, un flow de parole travaillé. Une montée qui se fait petit à petit jusqu’au refrain. Et la … déception. Gros son bien dancefloor, électro qui pourrisse totalement l’ambiance d’un titre que l’on aurait pu qualifier de marquant. Pour beaucoup de plages, le constat est le même. Roman Reloaded, Automatic ou encore Come On A Cone, réduit à néant par un certain travail électro sur les beats inutiles.

Come On A Cone connait aussi un très gros défaut, pas le temps de se lancer dans le titre que nous sommes déjà harcelé de bourdonnement affreux et indésirable. Atroce, horripilant voir dégoutant, ce titre représente la décadence d’une artiste qui en fait trop, perdu entre deux styles. Parlons aussi de la conclusion de ce disque, dans le même style de la piste précédemment cité. Harcelé tout du long par des samples et beats affreux, on ne garde pas un bon souvenir de cette galette. Et pourtant, juste avant ce massacre en règle de la musique, un enchainement de quatre pistes plutôt agréable est à noter. Plus harmonieuse, moins agressive et poussive, ces plages rendent hommage aux qualités musicales de Nicki Minaj. Rare soit, mais elle en a. Marilyn Monroe et son piano mélancolique, Young Forever et cette mise en avant de la voix. Beaucoup de procédé jamais utilisé avant qui mettent bien en valeur ce que vaut vraiment l’artiste. Malgré les samples de ces chansons, touchés par le phénomène de l’électro, comme je l’ai expliqué avant, moins agressif et la différence est tout de suite remarqué. Quatre chansons, c’est peu je vous l’accorde, mais il faut leur rendre hommage et les qualifiés de bonnes plages.

Le tour d’horizon de Pink Friday : Roman Reloaded est fini. Toujours hésitante entre deux styles, Nicki Minaj déçoit et rend un deuxième opus agressif et peu convaincant. Starships représente parfaitement bien la mentalité instauré par ce disque : un single fortement réussi dans un premier temps et dénaturé par les bouts électroniques, sonnants beaucoup plus commerciales qu’autre chose. Gardons en mémoire tout de même, quatre chansons intéressantes et plus posées. L’art de mixer les genres n’est pas donné à tout le monde, loin de la, alors pourquoi gâcher son disque quand on ne sait pas le faire ?

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Samedi 1er Décembre 2012 - S.Lozac'h

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