The 2nd Law

Muse est sûrement le groupe qui aura le plus marqué la dernière décennie musicale sur la scène rock mondiale. Sixième album et toujours aussi surpris par ce que nous produit le groupe anglais. Après l’électro rock de Black Holes And Revelations, le rock symphonique de The Resistance, The 2nd Law arrive avec sa pléiade de style. Inspiré par la dubstep (plus particulièrement Skrillex), en grande partie par U2, mais aussi par des sonorités plus funk. Le groupe de Teignmouth n’a pas cessé de nous étonner. Mais qu’en est-il du résultat après cet effet de surprise ? Un brin de scepticisme en tout cas ressort …

Muse n’a guère cesser de nous surprendre au fur et à mesure des albums, grâce aux différents styles abordés. Dans The Second Law, on ne déroge pas à la règle et on parcourt énormément de monde variés. Débutons l’album par un morceau assez similaire à The Resistance : Supremacy. Les violons sont présents, avec un mélange de guitare, basse, batterie. Ce mix très bien réalisé, réussi immédiatement à faire reconnaitre Muse. Le solo aussi met bien en avant les qualités de ce titre revenant vers les origines du groupe anglais. Nous parcourons ce disque et nous nous retrouvons devant un véritable ovni : Panic Station. Un titre aux consonances funk rappelant Jamiroquai. Loin d’être déplaisante cette troisième piste se démarque de l’étiquette Muse. Une grosse ligne de basse présente tout du long, marque du style funk. La guitare se rajoute par-dessus avec un riff bien intégré et un solo plaisant. La batterie ne fait aucune folie, mais le style est respecté. Loin d’être exceptionnel, mais bien réalisé. Ensuite l’album se démarque aussi par ses riffs de guitare rappelant U2. Animals, meilleur titre de l’album laisse place à une guitare très simple, claire que l’on entend immédiatement. Très plaisant et vite addictif, cette chanson est agréable. Mais si seulement il n’y avait que ça dans l’album …

Mais à vouloir trop en faire, et bien on se perd totalement dans la succession de sons différents. On reprochera tout d’abord à cet opus, Survival, véritable plagiat de Queen. Mais cela n’arrive pas à la cheville de l’emblématique groupe de Freddy Mercury. L’hymne des Jeux Olympiques de Londres se révèle être un morceau tout simplement pathétique, avec ces chœurs, n’ayons pas peur de le dire, hideux. Ensuite, pour toutes les personnes n’aimant pas Muse, cet album va très vite vous insupporter, vous mettre hors de vos gonds. Vous n’aimez pas la voix de Matthew Bellamy ? Pas de bol, The Second Law met la barre belle aux montées vocales de l’anglais. Certes très talentueux en tant que chanteur, il n’en reste pas moins agaçant. Le chanteur en fait beaucoup trop. Reprochons aussi, les deux morceaux de Christopher Wolstenholme pas assez mis en avant. Save Me est un très jolie titre, mais on ne réussi pas à le percevoir dans ce CD car il est vraiment trop à l’écart du reste du CD. Enfin comment ne pas mentionner les honteux Follow Me, morceau électro commercial horripilant et The 2nd Law : Isolated System, vaste blague qui n’est qu’un pétard mouillé concluant l’album de la pire des manières. Un disque vraiment très contrasté.

Vous l’avez bien compris, The Second Law est un album étrange. Après l’avoir écouté une bonne trentaine de fois j’en arrive à cette conclusion : Loin d’être un mauvais album, ce disque ne reste qu’un opus moyen, sans véritable monté marquante comme ont pu être Knights Of Cydonia dans Black Holes & Revelation, Plug In Baby dans Origin Of Symmetry. The Second Law ne marquera pas la carrière du groupe et restera surement comme une déception pour beaucoup de monde.

S.Lozac'h