Push And Shove

Loin d’être un groupe parfait, No Doubt avait réussi à percer dans le monde de la musique. Avec un style très décontracté, touchant de nouvelles sonorités, le groupe de Gwen Stefani, nous avait souvent étonnés mais très peu convaincus. Après onze longues années de silence, et des carrières solos riches en nouveaux disques, le groupe a décidé de se reformer en 2009 et trois ans après nous fournir un nouvel effort musical. Toute cette période de silence aura-t-elle portée ces fruits au niveau des performances ? Moui … onze années de plus était peut-être souhaitable enfaite.

Rentrons directement dans le vif du sujet. Tout de même quelques points positifs apparaissent dans ce disque. Push And Shove réussi à mettre en avant un des arguments important du groupe : La voix de Gwen Stefani. Complètement caché par des effets sonores très importants (Looking Hot, qui en live ne rend pas vraiment le même résultat), elle réussi tout de même à se démarquer du reste des éléments beaucoup trop classique pour un groupe qui veut être connu sur la scène internationale. La voix de la chanteuse américaine réussi tout de même à ressortir sur un morceau comme Easy. Extrêmement simple toujours dans la réalisation du morceau, cette ballade réussi à nous changer d’air et à nous faire voyager pendant quelques minutes. Rien de plus. Ces minutes sont agréable à vivre et permettent à l’auditeur de voir la qualité vocale de l’artiste. Mis à part cela ? Pas grand-chose, un ennui mortel et total.

Il ne suffit pas d’avoir un nom célèbre sur la scène internationale pour faire un album de qualité. Non, non loin s’en faut ! No Doubt nous livre un CD totalement vide musicalement. Les morceaux s’enchainent sans personnalité, sans démarcation. Dans le titre éponyme de l’album, le changement aurait pu avoir lieu avec la présence de parole rap. L’idée était bonne, mais tellement mal introduite. Push And Shove montre la faiblesse d’un groupe comme celui-ci d’innové dans le bon sens du terme. Les changements proposés par le quatuor dans ce sixième album sont trop anecdotique et léger pour plaire. Bien sûr des personnes accrocheront à ce style entre électro et rock pas désagréable, mais il faut se l’avouer, au niveau de la qualité purement musicale, ce n’est pas ça du tout. L’album débute sur Settle Down, morceau teinté électro, mais aussi rock. Il ne sait pas ou vraiment se placer. En enchainant sur tous les morceaux, on se rend compte de la fragilité d’un mélange qui peut-être trop commun entre la musique synthétisée et acoustique. C’est le syndrome de tout ce disque. Tous les morceaux sont ainsi coincés entre ces deux mondes sans avoir la qualité nécessaire pour marquer. Certains regretteront le manque de présence de la guitare très souvent discrète et ils auront bien raison. Je pense que Push And Shove a ses habits pour l’hiver. Il ne risque pas d’avoir froid après cette vilaine critique.

Certains diront que je suis méchant, d’autres diront que la note est justifiée. La critique est méchante, je l’admets, mais quand il faut pousser un véritable coup de gueule on le fait. Faire attendre onze ans des fans du groupe pour livrer un album morose comme celui-ci il fallait le faire. Pas convaincant, banal, ennuyant, Push And Shove n’a que très peu d’argument à faire valoir. Merci à la voix de Gwen Stefani sauvant le groupe d’une dérive certaine, mais apparemment totalement assumé.

S.Lozac'h