In Rainbows

Déjà le septième album du groupe anglais d’Oxford avec In Rainbows, quatre ans après Hail To The Thief. Durant ces quatre années, Thom Yorke a eu le temps de sortir son premier disque solo, The Eraser. Jonny Greenwood a travaillé sur des bandes sons de film. Mais plus aucun signe de Radiohead. Après le mitigé, Hail To The Thief, les fans de Radiohead attendent avec impatience ce disque lancé sur le « pay what you want » (Littéralement paye ce que tu veux ; Version pour cet album : Paye le prix que tu veux). Ce nouveau concept, étonnant met en haleine et lance le sujet sur un disque de très bonne qualité.

Radiohead nous avait laissé sur un best-of de leur carrière, mixant rock des années 90 et électro de la période Kid/Amnesiac. In Rainbows repart sur des bases qui peuvent paraître similaire à celles de Hail To The Thief … mais je vous rassure en cent fois meilleures, si ce n’est plus. Entre moment de puissance, de poésie ou encore de sensation de planer, cet album nous fait rêver, réfléchir, oublier nos soucis. On débute le disque sur 15 Step, moment fort d’In Rainbows. Introduction de ce CD, morceau habilement rock et électro. Passant des boites à rythmes récurrentes depuis Kid/Amnesiac, au riff de guitare doux et prenant, à la basse saisissante, intrigante et omniprésente. On ne se lasse pas d’un titre comme celui-ci, montrant l’ingéniosité et la palette artistique du groupe. On change d’environnement immédiatement après avec la puissance de Bodysnatchers, guitare rugissante et rythme effréné. Très teinté rock des années 90 de Radiohead, ce titre réussi à captiver par son côté rétro et par le plaisir et la jouissance que l’on trouve à entendre ces riffs et ces effets de guitares oubliés depuis quelques temps. Puis ensuite, on passe à un morceau planant qu’est Nude. Et ainsi de suite, l’album ne se répète pas, on vit dans un univers de changement, dans des morceaux qui se différencient les uns des autres.

In Rainbows est un album marquant, est un album qui met l’auditeur à l’aise. Emporté dans des titres planant comme Nude ou encore l’excellent Reckoner, on ne s’ennuie pas. Certes tous les détracteurs de Radiohead ou les personnes ne supportant pas la voix de Thom Yorke pourront se plaindre du côté monotone de la chose, mais d’un autre côté que c’est bon. Relaxant, prenant, ce disque met notre sensation auditive aux abois. Prenons un exemple pour illustrer cet argument. Reckoner, morceau phare de ce disque (je sais je me répète, mais bon sang, il faut l’écouter), met en œuvre une armée percussions, aussi variées qu’indétectable. A la première écoute, beaucoup de monde sortira de ce morceau « mais qu’es que c’est long et redondant, on s’ennui c’est mou ». DIANTRE MALAUTRU ! Comment osez-vous dire ceci ? Je ne vous crois pas ! Réécoutez s’il le faut, mais vous vous méprenez ! Le riff de guitare joué par Thom Yorke trotte dans la tête, et reste, reste … et vous l’écoutez de nouveau. Bien joué Radiohead. Malgré cette pluie de louanges tous plus agréables les uns que les autres, ne vous méprenez pas, on s’ennuie sur quelques morceaux. House Of Card, long morceau de cinq minutes, ennui par sa lenteur, sa monotonie trop importante. Faust Arp aussi que l’on peut dire comme ennuyeux, une simple guitare acoustique qui sert de transition dans cet album. Rien de plus si ce n’est qu’on apprécie fortement.

Bingo, vous en rêviez, le voici, le voila ! Radiohead nous livre une très bonne copie, pleines de surprises et de morceaux que vous pourrez prendre plaisir à écouter. Si l’on enlève deux ou trois titres moins intéressants que le reste, le contenu proposé par In Rainbows est tout à leur honneur. Que l’on aime ou pas le groupe d’Oxford, il faut le dire, vous tenez entre vos mains un CD qui fait honneur à la carrière du groupe.

PS : Pour toutes les personnes voulant continuer un peu le plaisir de l'écoute, vous pouvez vous jeter sur le disque deux sorti en édition collector, contenant huit titres inédits.

S.Lozac'h