Bleu Pétrole

Alain Bashung est aujourd’hui un des pionniers de la musique française, un des mythes des artistes français. En effet, le chanteur parisien à marqué à jamais la génération avec des titres comme Osez Joséphine ou encore la nuit je mens. Des chansons extrêmement connues ont marqué la carrière de cet homme. Bleu pétrole est la conclusion de cette longue histoire de bientôt quarante-trois ans. Bleu pétrole signe le retour après six ans d’absence d’Alain Bashung en solo. Alors que nous réserve bleu pétrole ? Une très jolie ballade.

Bienvenue dans le monde étrange d’Alain Bashung. Je vous en pris entrez immédiatement pour un voyage poétiquement torturé. Belle expression vous ne trouvez-pas ? L’album se résume en ces deux mots totalement opposés au niveau du sens. Expliquons tout cela plus précisément. Pendant les cinquante minutes de l’album, l’artiste français va nous faire parcourir ses remords, ses envies, ses démons à travers des morceaux tous aussi personnelles les uns que les autres. Je t’ai manqué, première piste de l’album reflète l’esprit torturé, entre amour, manque et haine. Un mélange peu commun, intriguant mais captivant. L’instrumentale de ce morceau est en plus très variée. Par exemple dans ce titre vous retrouverez le ukulélé de Gaetan Roussel, la guitare électrique, la guitare acoustique aussi. Un régal pour l’oreille. Je n’ai pris que l’exemple de ce premier morceau, mais tout l’album est comme cela : extrêmement riche musicalement parlant. Un travail d’orfèvre a été réalisé cela se sent immédiatement. A aucun moment dans les titres on se dit : Tient c’est vide là … y a un manque. Non jamais on ne dit ça, jamais on ne ressent un manque quelconque. Sur ce point, bleu pétrole impressionne et ne peut pas laisser de marbre l’auditeur.

A l’écoute des premiers morceaux de l’album, beaucoup de monde trouvera la voix de Bashung très ennuyante et lassante. Certes d’accord, on peut le penser. Mais si l’on ajoute la voix d’Alain Bashung sur les instruments, la complémentarité entre les deux parties est flagrante. L’un ne va pas sans l’autre. Prenons pour exemple Résidents de la République. Il est impossible d’imaginer la piste sans la voix pesante du parisien. De même pour Hier à Sousse où la guitare électrique est mise en avant et nous propose des riffs d’exceptions. On accroche immédiatement et on réécoute immédiatement par la même occasion. La voix du chanteur colle tellement bien à l’ambiance de ce rythme que l’on ne décroche plus, que l’on entend la voix de Bashung résonner dans notre tête encore après l’écoute. Un simple moment de pur plaisir. Comment décrire cet album ? Un moment de poésie merveilleux ? Oui, exactement. Ecoutez les paroles, lisez les, écoutez les encore et encore. Appréciez, je n’ai pas plus de mot. Bashung nous conte des textes ciselés d’images toutes plus intrigantes les unes que les autres, toutes plus merveilleuses et envoutantes. Vraiment on ne peut tomber que sous le charme de l’univers, certes torturé, mais tellement enchanteur. Bashung avec sa voix mélancolique, touchée par le temps, mais toujours aussi intéressante.

Epilogue de l’histoire : Un an plus tard, Alain Bashung décède des suites d’un cancer du poumon le 14 Mars 2009. Deux semaines avant, il devenait l’artiste le plus titré durant les victoires de la musique. Merci pour toute la poésie que vous nous avez donnée à travers vos différents albums. Merci pour tout. Bleu pétrole est le dernier album que méritait un artiste comme celui-ci. La musique peut-être poétique, Alain Bashung l’a prouvé avec Bleu Pétrole.

S.Lozac'h