Flamingo

A vrai dire, nous n’attendions pas trop Brandon Flowers se jeter dans le monde de la carrière solo. Après s’être fait à l’idée de cette annonce étonnante, l’envie d’écouter ce que va produire le jeune mormon laisse planer des envies et des doutes. Monsieur Flowers va-t-il s’éloigner du style de son groupe ou rester dans le genre ? Une bien grande question vite répondu avec cette annonce : "Flamingo n'est en rien une révolution comparativement à la musique de The Killers". Alors un nouvel album de The Killers, mieux, égal ou moins bon ?

Sur quelques points précis, l’album se défend très bien face aux quatre disques de The Killers. Des tubes vraiment bien sentis dans Flamingo comme l’énorme Crossfire. Que dire de ce titre, véritable morceau phare de l’album, rappelant parfaitement les chansons du groupe de Las Vegas de Brandon Flowers. Une très belle performance réalisée avec ce titre. Ces morceaux très rythmés entrainant immédiatement l’oreille de l’auditeur ne sont pas si rare dans l’album, Only The Young, ballade dans le gigantisme de Brandon Flowers (le clip le montre parfaitement bien). Rajoutons aussi la ballade romantique Hard Enough, certes rempli de guimauve et parfois trop enfantine, mais tellement bien réalisé avec la voix du chanteur de The Killers et la voix de Jenny Lewis (chanteuse du groupe Rilo Kiley), montant chacune au fur et à mesure. Un véritable plaisir pour les oreilles. Flamingo est un album ciselé de jolies petites chansons sympathiques.

Bien sûr l’album ne contient pas que cela, le résultat de Flamingo est convenable car il reste dans la lignée du travail déjà réalisé par l’artiste. C'est-à-dire que l’album aurait pu être réalisée par The Killers, mais cette fois-ci toute l’écriture est réalisée seul. Avec cet opus solo, on découvre beaucoup plus la personnalité de l’artiste, une face que l’on ne connait pas de Brandon Flowers dans le groupe. Vous l’avez compris ce disque est beaucoup plus intimiste et Brandon Flowers réussi très bien à parler de lui-même à travers ces chansons plus personnelles et plus touchantes qu’à l’accoutumée. Malgré la participation de personne comme Dave Keuning en lead guitare sur l’introduction de l’album Welcome To Fabulous Las Vegas ou encore la présence de Ronnie Vannucci Jr. (pris avec son projet Big Talk dans le même temps), dans le huitième titre de l’album, Crossfire. L’album se veut beaucoup plus proche de l’artiste et de la personnalité de celui-ci. Pari réussi.

Mais le pari réussi s’arrête quand même à un moment. Sur quelques points l’album réussi à rivaliser largement avec des productions de The Killers, mais au bout d’un moment, la magie s’éteint quelque peu tout de même. Beaucoup de reproches peuvent-être fait à l’album comme le manque de peps vraiment très impressionnant de titres comme Playing With Fire, ennuyeux à mourir ou encore Jilten Lovers And Broken Hearts, fade, plate et sans véritable personnalité. Un des gros problèmes de Flamingo se trouve dans le faible nombre de morceaux intéressant qu’il peut contenir. Si l’on enlève l’introduction moyenne, Only The Young plaisante, Hard Enough frissonnante, Crossfire envoutante … Il n’y a rien d’autre. Moyen pour un album comme celui-ci qui veut rivaliser avec une vraie copie du groupe de Las Vegas.

Voila la souffrance de cet album, une véritable comparaison avec les différentes productions réalisées par le groupe. Après Day & Age assez novateur, plaisant contenant des titres plutôt intéressante Flamingo se trouve très fade et sans personnalité. La patte du groupe américain manque vraiment. Loin d’être ennuyeux bien sûr, l’album se révèle juste trop faible pour tenir la comparaison face aux différents tubes du groupe. Crossfire peut tenir le rôle bien sûr, mais seul avec l’aide d’un ou deux titres, on ne va pas loin. Flamingo manque de personnalité face aux grosses productions de l’album et se noie très rapidement entre la voix très gamine de Brandon Flowers, les morceaux trop lents et mous. Dommage pour cet album qui passe aux travers sur ces points. Loin d’être désagréable, Flamingo ne reste qu’un album comme un autre. Moyen, écoutable, là pour faire passer le temps, mais on ne s’y attarde pas beaucoup plus.

Brandon Flowers ne déçoit pas, mais ne surprend aucunement. La pochette de l’album aurait pu avoir écrit The Killers dessus le résultat était quasiment identique à l’exception de ces morceaux totalement mous et sans saveurs gâchant quelques peu l’écoute de ce disque déjà très court en sois. Mis à part cela, Flamingo passe comme une lettre à la poste. Le CD loin d’être désagréable pourra bien passer à l’oreille et faire passer le temps aussi. Audible et plutôt agréable à l’écoute on ne demande pas plus à un album.

5/10

S.Lozac'h