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Critique de l'album Making Mirrors - 10 Septembre 2012

Catégorie musiqueMaking Mirrors

Encore inconnu au début de l’année 2011 dans l’hexagone, Gotye est devenu un véritable phénomène. Grâce à Somebody That I Used To Know, morceau déjà emblématique, visionné 315 569 839 sur Youtube. Excusé du peu. Mais Gotye n’est pas sans rappelé un artiste d’il y a quelques années : Peter Gabriel. Dans sa musique oui évidemment, des références évidentes sont présentes. On aime ou pas, chacun à sa perception de l’œuvre générale de Peter Gabriel. Gotye suit cette ligne, plutôt intéressante et bien exploitée dans cet album. Détails ci-dessous.

Photo du groupe Gotye n’est certes pas connu en France, mais il n’est pas à son premier galop d’essai. En Nouvelle-Zélande la musique du jeune belge a déjà beaucoup marqué et le coup de force réalisé avec Somebody That I Used To Know accroit ce phénomène. Le duo avec la chanteuse Kimbra a surement contribué à cela. Pour revenir à l’album, Making Mirrors est un album très étonnant. Déroutant à la première écoute, presque dérangeant. Pourquoi ? Quand on écoute pour la première fois le disque d’une traite, l’impression donnée est un manque de cohérence. Cette idée persiste pendant deux ou trois écoutes, puis cela se dissipe, laissant place à une vraie orgie musicale. Passant d’un style à l’autre, changeant sa voix au fur et à mesure, abordant tous les thèmes possibles, Gotye nous régale. De bout en bout on se laisse porter, que cela soit sur la douloureuse Somebody That I Used To Know, l’énergique mais triste Eyes Wide Open, ou encore State Of The Art, morceau stressant autant qu’étrange. Gotye nous transporte de bout en bout dans son monde … particulier mais attachant.

State Of The Art - Gotye

photo du groupe Wouter De Backer de son vrai nom, montre à travers Making Mirrors son attachement à la musique et aux instruments. Durant tout le temps de cet album, on découvre de nombreux instruments, des sons très eighties, tout comme des guitares électriques entrainantes. On passe dans cet album par tous les états. Gotye n’est pas sans rappeler Peter Gabriel comme je l’ai dit. Avec tous ces travaux sur les sons, l’artiste nous entraine dans son monde à lui. Très particulier, dur à pénétrer. Mais quand on y est, on ne décroche plus. Enfin … jusqu’à un certain moment. Après State Of The Art, véritable ovni de l’album, il est très difficile de revenir à des morceaux un peu plus classiques. Enfin le mot classique est bien sur fort dans le monde de Gotye, mais State Of The Art met la barre tellement haute, que l’on redescend beaucoup trop brutalement. Un morceau de ce calibre, quand il est suivi de morceau un peu plus faible n’est pas bon. La fin de l’album se voit donc beaucoup plus fade et moins intéressante que le reste du disque. Le reproche écrit au dessus n’est pas méchant, loin de là, mais reflète ce que l’album est. Un disque de vingt neuf minutes intéressantes, et une fin, moins marquante et accrocheuse.

Photo du groupe Gotye est un artiste à suivre. Très talentueux au niveau des essais musicaux et des ovnis (State Of The Art, à écouter impérativement), ce jeune belge réussi à nous régaler dans ce monde étonnant, marquant tout comme très pertinent. Pas d’erreur dans ce disque, mais une fin trop vite oubliée. Making Mirrors est un CD intéressant à écouter pour découvrir l’univers troublé, teinté de douleur amoureuse de Gotye, mais tellement bien racontée que l’on y adhère.

Eyes Wide Open - Gotye

7/10

S.Lozac'h