Take The Crown

L’enfant terrible de la pop anglaise, Robbie Williams s’est assagi avec le temps, mais il en a fallu. Depuis ses déboires avec la drogue et l’alcool, l’anglais s’est remis à la musique avec une seule obsession : reprendre le leadership de la pop anglaise. Mais il faut bien l’avouer, l’artiste a beaucoup de mal à retrouver sa gloire d’en temps et les morceaux accrocheurs et dévastateurs de son répertoire. Intensive Care, en 2005, avait reçu un accueil assez mitigé au niveau des critiques, mais avait connu un succès commercial important, de même pour Rudebox en 2006 et Reality Killed The Video Star en 2009. Take The Crown sera-t-il l’album qui conquerra la couronne de la pop britannique ? Réponse ci-dessous.

Take The Crown est attendu comme l’album de la reconquête pour Robbie Williams, comme le messie venant sauver le soldat Williams. Que l’on aurait aimé qu’il soit ce sauveteur, mais il ne l’est pas totalement. Je dirais même plus, il enfonce l’anglais dans le commun de la pop anglaise. La critique démarre vite, mais le jugement se fait rapidement. Tout d’abord enchanté par les premiers morceaux, ce neuvième album propose un début tonitruant. Be A Boy, l’introduction du CD est parfaite. Il n’y a rien à reprocher à ce titre, accrocheur, ayant une ambiance particulière, mélangeant les instruments à merveille. D’abord un synthé, rejoins par un saxophone, puis le début du titre. A ce moment là, on se dit que la pop anglaise retrouve son roi. Encore plus quand on entend Gospel ou encore Candy, le premier single de ce neuvième opus. La deuxième citée, Candy est un titre très parlant pour les fans de Robbie Williams. Totalement farfelu, cette chanson colle parfaitement à la personnalité quelque peu décalée du personnage. On ne s’ennui pas du tout durant toute la chanson et on se voit même parfois étonné de fredonner le refrain quelques temps après. On peut retenir aussi Into The Silence, jolie ballade, éloigné du sujet pop, mais vraiment très appréciable. Mais à part ces quelques bribes de chansons, il n’y a pas énormément d'éléments novateurs.

L’ancien roi de la pop anglaise se repose trop sur ces lauriers. Encore une fois devrais-je dire. Au lieu de proposer des choses qui changent, qui évoluent, Robbie Williams tourne en rond. Même si l’album fait la part belle aux samples, on ne peut pas considérer ceci comme une avancée. Le titre All That I Want est totalement gâché par ces effets sonores en trop, qui donnent l’impression d’avoir devant nous un artiste comme tous les autres : commun, suivant la mode. Malgré les guitares très intéressantes dans certains titres, on n’accroche pas plus que cela à l’univers encore trop commun de l’anglais. Hey Woh Yeah Yeah, sort des sentiers battus de Robbie Williams pour note bonheur. Oui certes mais beaucoup trop. Il y a un fossé entre ce titre et le reste de ce disque. Innover est une bonne chose, mais de cette manière, c’est étonnant. A l’intérieur du CD, on passe de Into The Silence, ballade, au très bourrin Hey Woh Yeah Yeah. Etrange, farfelu encore une fois. Vous l’avez compris, Take The Crown est un disque sans personnalité, que l’on pourrait qualifier de musique de supermarché ou d’ascenseur (comme vous préférez), mais qui ne marque pas. Trop classique par rapport à la scène internationale, Robbie Williams retombe dans les travers de la facilité.

Take The Crown ne sera pas le Saint Graal de Robbie Williams. Le cavalier Williams, comme dans le clip de Candy, doit encore travailler sa copie, doit encore reprouver tout ce qu’il nous a montré dans le temps. Trop classique, trop banal pour la scène internationale, ce disque s’essouffle de lui-même au fur et à mesure des titres. Seules le titre Into The Silence au milieu du CD permet au CD de survivre tant bien que mal. Dommage, au prochain essai, peut-être que Robbie atteindra son but : reprendre la couronne de la pop anglaise.

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S.Lozac'h