A Thousand Suns

Toujours très en vogue dans la catégorie des adolescents, Linkin Park est un groupe qui essaye de se diversifier. Souvent défini comme un groupe commercial, pour jeune pré pubère, les américains de Los Angeles essayent au fur et à mesure de leur carrière de se défaire de cette image qui leur colle à la peau. Mais il est très difficile au bout de dix ans de carrière de faire changer les choses. Malgré Minutes To Midnight, album plus réfléchi et mature que leurs anciennes productions, Linkin Park doit encore faire un grand pas. A Thousand Suns est-il ce disque de la maturité ? Les éléments de réponses ci-dessous.

Le quatrième opus de Linkin Park est-il ce que l’on peut considérés comme un album de la maturité ? Si l’on découpe cette question en deux parties très distinctes nous obtenons deux réponses totalement différentes et opposés. Si l’on parle de la musique en elle-même les formes, on peut se dire très judicieusement que non, Linkin Park a loupé son pari et nous replonge dans un monde encore bien trop commercial. Même si beaucoup d’efforts ont été fournis sur des chansons comme Burning In The Skies, Iridescent ou encore Waiting For The End, le résultat est trop inégal. Quarante huit minutes de chanson, tout le monde se dit : « c’est bien pour un album d’aujourd’hui ». D’accord, comptons maintenant le nombre d’introduction mirobolante dans ce disque. Pour être précis elles sont aux nombres de six sur quinze chansons. Enorme pour un album de maturité. Si ces chansons avaient un réel intérêt en plus, mais non ! Empty Spaces et ces vingt secondes de remplissage sonore ne servent à rien. De transition d’accord. Mais à part ça ? Rien. Ces titres n’apportent rien musicalement et ne font que répéter les paroles que l’on entend déjà dans quelques chansons. Si l’on ne s’arrête qu’à la musicalité et à la forme, A Thousand Suns ne vaudrait pas grand-chose. Mais quand on commence à voir le fond de ce CD, on comprend mieux la démarche du groupe.

Si la partie musicale de l’album laissera perplexe et découragera de nombreuses personnes à l’idée d’effectuer une démarche plus poussé sur ce disque, il est pourtant dommage de ne pas s’y essayer. Même si nous ne sommes pas tous des experts en la musique, il faut se le dire : A Thousand Suns est un CD de contestation et de changement. Comme dit dans le préambule du livret à l’intérieur du boitier : « Oppenheimer’s words resonate today not only for their historical significance, but for their emotional gravity. » (Les mots d’Oppenheimer aujourd’hui, ne résonnent pas seulement pour leur portée historique, mais surtout pour leurs gravités émotionnelles.) A Thousand Suns donne la part belle à l’humanité et aux idées qui auront fait évoluer le monde. D’un point de vue politique ce disque fait la part belle à des hommes comme Martin Luther King, changeant radicalement les idées en Amérique. Une partie de son discours Wisdom, Justice And Love est repris dans le disque et en fait une introduction de morceau. Linkin Park gagne en maturité sur ce point précis, laissant place à des paroles profondes et très souvent en rapport au monde d’aujourd’hui. Une grande maturité à été acquise au niveau des paroles, ne reste plus que la musique à approfondir encore.

Linkin Park divisera obligatoirement les foules. Entre les personnes fans de la première heure totalement déçu par ce changement de style, et les autres vraiment surpris de ce changement. Comme je l’ai dit, pour comprendre la portée d’un disque comme celui-ci, recherchez sur internet, essayer de comprendre ce que veut-dire ce CD. La musique n’est pas seulement qu’une succession de son fait pour plaire, il faut tout de même un fond pour rendre le message intéressant. La forme ne peut pas tout faire, si le fond ne suit pas. A Thousand Suns prouve cette phrase de la plus belle des manières.

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S.Lozac'h